Veronica (Nica) Blake

Un pas. C’est tout ce qui me séparait de l’entré du hall. Un simple pas. Mais ce pas signifiait tout. Ce simple pas m’attacherait à une destinée dont je ne voulais pas particulièrement. J’avais peur qu’une fois entrée, je me rende compte que ce n’était pas une vie pour moi. Que cette vie qui ressemblait à celle que j’avais vécue avec mes vrais parents ne me convienne plus. J’avais peur de voir à quel point j’étais différente de cette jolie petite enfant asiatique qui riait avec sa mère, qui jouait avec son père. Idiot, n’est-ce pas ? Mais pourtant, c’était bien ce que je ressentais. J’avais changée, j’en avais conscience, mais je ne voulais pas savoir à quel point. J’étais tout simplement trop lâche pour cela.

Finalement, ce fut grâce à Hitokage que je me décidai enfin à franchir cette porte. Exaspérée par mon combat intérieur, le raton laveur sauta de mes bras, où elle était blottit, et s’avança d’un pas sûr vers cette porte maudite. Un simple regard menaçant de sa part et je m’avançai pour lui ouvrir. Aussitôt, elle se glissa gracieusement dans l’ouverture et entra sans m’attendre. Si elle n’avait pas agit de cette manière, je n’aurai jamais pus entré dans ce hall. Mais, puisque que mon âme, mon ombre avait agis, je le fis à mon tour. Le décor qui m’attendit m’aurait surement coupé le souffle si je ne l’avais pas déjà imaginée encore et encore pendant que j’hésitais à entrer. C’était un contraste impressionnant d’avec la vie que je laissais derrière moi. Aussi beau que ma maison d’enfance, le décor me faisait l’impression d’un rêve après ma vie dans la rue et l’appartement miteux que j’avais réussis à louer en faisant les poches des passants chaque mois pour mon loyer.

En parlant de faire les poches… Déjà, le coté voleur de ma personnalité se réveillait, aguiché par toutes les belles choses que j’aurais put piquer ici. Mais aussitôt que cette vielle habitude pointa le bout de son vilain nez, je la repoussai au plus profond de moi-même. Il n’était pas question que je gâche tout en volant une des sublimes toiles posées dans le hall, ou encore ce petit vase en porcelaine, là sur le bureau de la secrétaire…

* Misaki ! Tiens-toi bien s’il-te-plait ! *

* Oui madame, je fais mon possible madame. *

Hito poussa un petit grognement agressif, ce qui fit se retourner vers moi la secrétaire. Aussitôt que je sentis le regard des deux autres sur moi, j’accrochai un sourire poli sur mes lèvres et je m’avançais paisiblement vers le comptoir derrière lequel m’observait toujours la secrétaire d’une cinquantaine d’année, une Hitokage calme et ennuyeuse sur mes talons comme si elle n’était qu’un vulgaire animal dressé.

- Bonjour, pourriez-vous me dire le numéro de ma chambre ainsi que le couloir où elle est située s’il-vous-plait ? Mon nom est Misaki Tanaka.

Le tout dit d’un ton aimable, limite humble. J’agrandis mon sourire pour le rendre moins superficiel et me penchait pour prendre Hitokage dans mes bras, le temps que la secrétaire trouve les informations demandé dans ses dossiers. Elle m’adressa à son tour un sourire rayonnant auquel je me sentis obligé de répondre avec encore plus d’enthousiasme, même si je commençais à avoir mal aux joues, et elle dit finalement ce que je lui demandai.

- Chambre 1, couloir ouest. C’est par là.

Sur cette dernière phrase, elle tendit un bras vers la gauche et je hochais la tête et m’empressais de me diriger dans la direction indiqué, mon sac sur l’épaule et mon raton laveur dans les bras. Je disparue bientôt dans le couloir et, une fois certaine d’être hors de vue du hall, je perdis mon sourire et mes faux semblants. Je laissais Hitokage s’échapper de mon étreinte et laissais tomber mon sac sur le sol avant d’appuyer mon dos contre le mur. Un soupir tremblant s’échappa de mes lèvres tandis que je fermais les yeux un instant. Je l’avais fait. J’étais entrée. Une nouvelle vie s’offrait à moi, une nouvelle chance à saisir… Soudain, un bruit de pas me fit sursauter. Je tournai la tête pour voir un jeune homme à l'air perdu qui se dirigeait vers moi. De nouveau, je me forçais à sourire aimablement et j’attendis. Mais qu’est-ce qu’il me voulait celui-là ?