Du souvenir à l'honneur [évènement ouvert à tous]

Pour un soir seulement, les conservateurs du Musée d'Orsay sont heureux de se voir ouvrir les portes du domaine contenant la plus impressionnante collection privée d'antiquités et d'œuvres d'art. En effet, ça n'est pas tous les jours que le dernier descendant de la célèbre famille d'artistes et collectionneurs - Brackenheim - accepte d'exposer les trésors accumulés par ses ancêtres et lui-même. Triés sur le volet, les invités pourront déambuler entre plusieurs salles exposant différents thèmes et différents chapitres de l'histoire. Des journalistes venus de partout couvriront l'évènement. Évènement dont vous pourrez peut-être faire partie.

Vous n’êtes pas forcé de participer à cet évènement. Toutefois, votre présence sera appréciée. Si vous avez plusieurs personnages, privilégiez celui ou ceux qui auraient des raisons – et la possibilité – de se trouver dans le domaine. Si vous voulez participer mais que vous ne voyez pas comment, écrivez-moi un mp; nous trouverons comment intégrer votre personnage.
Le but de cet topic est de faire se rencontrer un peu tout le monde, de mettre en place des relations qui devraient déjà l’être. Le rp se fera de façon rapide et facilitera ainsi l’avancement de l’histoire.
Pour permettre cet avancement dit « rapide » voici comment nous fonctionnerons. Nous ne mettrons pas en place un système de tours de jeu. Chacun poste quand il le veut, comme s’il répondait à un courriel. « Ouin, bon mais han ! C’est long écrire un rp ! » C’est ça qui est bien avec un topic comme celui-là : le nombre de lignes minimum est abaissé, et même qu’on lui fixe un plafond ! Nous exigeons des réponses entre 5 et 10 lignes. « Ben … pourquoi ? » Pour vous permettre de répondre rapidement et de ne retarder personne. Et aussi pour privilégier l’aspect anecdotique du récit.
Si vous devez vous éloigner des salles d’exposition ou du manoir avec un autre joueur, indiquez où vous vous rendez, et ouvrez un autre topic ailleurs. Ce topic ne sera pas obligatoirement soumis à la règle des 5-10 lignes mais nous ne serons pas regardants sur le nombre de lignes si vous voulez conserver l’avancement rapide des choses.
C’est une soirée mondaine. Probablement que vous n’aimerez pas grand-monde, mais c’est le propre de ce genre de soirée. Robes de cocktails et smokings hors de prix, bijoux étincelants … Chaque invité officiel a le droit d’inviter quelqu’un.
Une très grande partie du manoir vous est interdite. Vous n’avez accès qu’à une infime section de la demeure : le hall (vaste, il accueille les invités avec un buffet, des œuvres de l’artiste peintes ou sculptées) et les deux pièces voisines, vastes elles aussi. La section numéro un est faites de plusieurs salles présentant une collection de tableaux, sculptures et fresques allant, chronologiquement, de l’antiquité à la modernité. La section numéro deux présente un panorama des inventions guerrières moyenâgeuses, une installation quelque peu sinistre mais fascinante. Un escalier donne accès à quelques pièces en haut notamment des salles de bain et de petites chambres où sont exposées des œuvres anonymes de tous genres, non classées par genres. Les autres zones du manoir sont gardées par des employés de la maison.
Pour des questions : MP.
Amusez-vous.

Quand elle avait dit à cette jeune Francesca de rappeler à Nathanial qu'elle s'ennuyait et qu'elle avait besoin de sortir, elle ne s'attendait pas à ce que l'occasion lui soit servie ainsi sur un plateau. Elle avait reçu une invitation officielle de la part de Raquel. Un honneur. Elle s'était préparée à y aller accompagnée de sa précieuse Béatrix. Et Nathanial lui avait fait requête de sa présence à ses côtés. Elle avait alors laissé son invitation à son amie et avait sauté au bras du séduisant italien qui lui avait fait promettre, avant de l'inviter à être sa compagne pour la soirée, de se bien tenir. Ce qui impliquait : aucune allusion à son âge, comportement décent et respectable. Pour Ida de Barancy, faire une promesse aussi futile était chose facile. Elle avait mis tous les soins à choisir sa tenue, une tenue qui ferait baver même ce dom Juan qui en avait pourtant vu des dizaines avant elle. Elle avait choisi une parure qu'il lui avait offerte il y avait de cela au moins cent ans et qu'elle n'avait jamais portée; comprenez qu'une reine de sa prestance ne porte jamais deux fois la même tenue en public. C'était une robe corset d'un rouge vermeille, très simple pour notre époque, mais fort audacieuse pour celle à laquelle on la lui avait offerte.

Elle serra le bras de son cavalier alors qu'elle entre dans le manoir, resplendissante et pimpante; enfin elle allait pouvoir s'amuser, dire un peu adieu au carcan de sa vie de reine.

Le premier refus avait été celui - pas le moins du monde étonnant - de son mari. Patrick avait beaucoup mieux à faire que d'assister à une exposition d'art. Elle ne pouvait pas l'en blâmer; d'abord il n'y connaissait rien, et de deux, il avait un congrès important à l'extérieur de la ville. Le deuxième refus, plus étonnant cette fois, avait été celui de sa collègue et amie, Hope. Elle ne lui avait pas donné de raison: elle avait simplement refusé en éludant la question. Elle avait pensé y aller seule, mais cette idée lui déplaisait.

Maintenant qu'elle se trouvait là avec sa fille dont la majorité des gens ignoraient l'existence même ... elle regrettait de n'être pas venue seule. Bon. Le marché était pourtant clair avec sa fille. Pas de folie et elle lui payait la robe, la coiffure et un mois de loyer sans condition. Et pas de coup d'éclat. Qu'elle reste discrète et qu'on les voie le moins possible ensemble. Finalement elle aurait du venir seule.

Alors qu'elle repassait près de l'entrée, une chevelure rousse flamboyante et un rire éclatant lui firent tourner la tête. Elle apprécia un instant la vue de cette jeune femme débordante de vie .. jusqu'à ce qu'elle remarque au bras de qui elle se pendait comme une enfant. Sophie Durocher se rembrunit et changea de direction, décidant d'admirer une oeuvre qu'elle avait déjà vue.

Il est vingt heures et quart. En bas, les invités ont commencé à envahir ma demeure depuis quelques minutes déjà. Le conservateur d'Orsay est venu frapper à la porte de mon cabinet, me demandant pour la énième fois si j'étais certain de ne pas vouloir prononcer de discours. Je l'ai renvoyé plus durement que les fois précédentes, impatient. Qu'on me laisse tranquille, c'est tout ce que je demande. Il a fallu que je fasse un effort considérable pour ne pas annuler cette soirée après le malaise que j'ai eu en pleine rue, cette semaine.

À dire vrai, il n'y a pas grand-chose qui me fasse envie en ce moment.

Je jette un coup d'œil las vers la corbeille de fruits qui trône sur mon bureau. J'étends l'une de mes mains aux doigts agités et entreprends de défaire une grappe de raisins.

Des éclats de voix me proviennent des étages inférieurs. Je ferme les yeux, tente de les ignorer au mieux.

Messages : 78 Date d'inscription : 23/06/2010

J'ai encore du mal à le croire.

Jamais encore je n'ai vu autant de décoration, de lumières, de personnes dans le manoir. C'est une grande première et franchement, j'en suis bien heureuse. Ça change vraiment de d'ordinaire. Bien que la soirée soit très mondaine, j'ai n'ai pu m'empêcher de mettre de simples chaussures plates pour ne pas me retrouver avec des pieds en bouillie. Heureusement, ma longue robe bleu nuit descend assez pour les dissimuler. Je passe entre les invités pour m'assurer que tout se déroule bien. Les hommes d'affaires pour la plupart me connaissent d'après la réputation de Raquel, les autres me sont présenté dans le tas.

Dans le hall, tout le monde, hommes et femmes de la haute société pour la plupart, se pressent pour admirer les lieux. Et c'est ça qui me rends assez heureuse. La demeure de Raquel avait besoin de cette vie. Mais elle entre si soudainement que Raquel ne la supportait pas. Il faudra que j'aille le chercher, histoire qu'il fasse juste une apparition. C'est son exposition tout de même. Tiens, cette gamine au cheveux roux, tendu au bras de Nathan, ça ne peux être que cette chère Ida. Bah, finalement, elle l'a voie, Nathan. Autant aller faire les présentations avec les autres. tiens d'ailleurs, je vois ce qui semble être Mme Durocher, une des plus célèbre avocate de la ville. Mais qui donc est cette jeune fille aux cheveux noirs qui l'accompagne ?

-Bonsoir, Mme Durocher, comment trouvez-vous cette soirée ? Réussi n'est ce pas ? je demande en m'approchant d'elles.

L'avocate eut un léger sursaut à l'appel de son nom. Elle jeta un regard alentours, vit Souny s'éloigner en direction d'une autre pièce, et finalement se tourna vers la femme qui l'avait interpellée. Elle émit un sourire aimable et salua à son tour, poliment. Elle en était encore à essayer de voir si elle connaissait cette jeune femme quand celle-ci sollicita son opinion sur la soirée. Elle opina du chef.

-Effectivement, très réussie.

Ça n'était pas un mensonge. L'exposition avait beau ne tenir que dans quelques pièces, les objets exposés pouvaient laisser facilement imaginer l'ampleur de la collection complète de l'hôte. Parlant de l'hôte ...

-Par contre je suis surprise de ne pas avec aperçu monsieur de Brackenheim.

C'était effectivement curieux de ne pas le compter parmi les gens présents. Dans la logique habituelle des choses, un artiste était présent autant qu'il le pouvait quand ses œuvres étaient dans une exposition.

Messages : 78 Date d'inscription : 23/06/2010

Zut ... ils l'ont remarquée. Enfin, quand on sait à quoi ressemble Raquel, on ne peut pas le louper et en général, on repère très vite quand il n'est pas présent, car c'est simple : il n'y a du coup que des personnes normales dans la salle.

-Oui, Monsieur de Brackenheim est légèrement occupé pour le moment mais il viendra dans la soirée, je vous l'assure.

Je vais te le tirer hors de son cabinet par la peau des fesses s'il le faut. Il faut bien qu'il se montre. D'accord, il s'est retrouvé à l'hôpital, bien que j'ai pas compris à cette histoire d'ailleurs, mais ça n'excuse pas le fait qu'il laisse tout le monde en plan pour aller bouder.

-Oui (je rajoute avec un grand sourire). il va se montrer, je puis vous l'assurer.

Oh oui qu'il va sortir. Mais avant de m'occuper de lui, autant essayer d'en apprendre plus sur la demoiselle qui vient de disparaitre

-Et qui est donc cette jeune fille qui vous accompagne ? une personne travaillant au cabinet ?

Béatrix était à deux doigts de tuer quelqu'un.

A quelques pas d'elle, Ida riait, pendu au bras de cette espèce d'asperge franco-italienne on ne sais quoi. Nathanial semblait d'ailleurs très fière de sa cavalière. et elle, seule et perdue dans la foule d'abruti fini d'amateur d'art, elle enrageait. A la base, c'est Elle qui devait y aller avec Ida ! Et Ida avait préféré lui refiler les invitations et y aller avec ce grand dadet. ça la mettait en rage !

Et en plus, elle ne connaissait pas grand monde. Pas possible de se glisser dans une conversation. A tiens, si , elle repéra sa nouvelle ''copine'', Francesca, la petite secrétaire de Raquel qu'elle a failli gobé pour son dernier repas. Elle irait bien la voir après, la voyant en train de parler à une grande blonde ... tiens, oui, c'est l'avocate, celle dont Nathanial a ruiné la réputation. Ce serait peut être une bonne idée finalement de s'incruster. Elle s'avança finalement vers elles, gracieuse et silencieuse pour prendre la conversation en vol.

- .... va se montrer, je puis vous l'assurer.

-Parlez-vous de notre hôte ? demandait-elle avec un grand sourire. C'est vrai qu'il ne s'est pas encore montrer, serait-il souffrant ?

Une question ridicule quand on parle de Raquel mais Béatrix trouvait que c'était une bonne entrée en matière. elle se tourna d'ailleurs vers la grande blonde pour se présenter :

-Bonsoir, Béatrix Chamberlayn, à qui aie-je l'honneur ?

Sophie se fait la réflexion que pour l'assurer ainsi que leur hôte va se montrer, la jeune femme doit travailler pour lui. Elle hoche la tête doucement puis son sourire se fige lorsqu'on lui demande qui est la jeune femme qui l'accompagne. Pendant un moment, elle ne sait que répondre. Venir ici avec Souny était une chose stupide ... Tout ça rien que pour ne pas être seule ... Mais heureusement, quelqu'un vint à son secours sans probablement même s'en douter. Il s'agissait d'une jeune femme fort séduisante, blonde et radieuse, quoi qu'elle avait l'air légèrement pincée, comme si quelque chose l'agaçait. Sophie se détendit, puis la femme se présenta. Béatrix Chamberlayn ... Ce nom ne lui disait rien.

-Sophie Durocher, dit-elle en tendant la main. Avocate chez Ne ...

Elle ravala sa langue. Il faudrait bien un jour qu'elle s'habitue au nouveau nom de la boîte ...

-Avocate, trancha-t-elle finalement.

Cet imbécile d'italien attendrait longtemps avant qu'elle ne se couche à ses pieds comme une employée docile et "fière" de travailler pour lui. Et puis ... il fallait être bien fou pour croire que Sophie Durocher se coucherait jamais devant qui que ça soit.

Décidiment, l'inviter à cette soirée avait peut-être été une erreur de ma part. Pourquoi n'ai-je pas d'abord pensé à une délicieuse humaine timide, éperdue d'amour, accrochée désespérément à mon bras? Un coup d'oeil en direction de Sophie Dorucher me suffit à me souvenir de la raison principale de mon choix. Peut-être ne suis-je qu'un simple Italien dragueur en mal d'amour, passant mes nuits avec une fille différente, mais je suis bel et bien capable de me dégoter une magnifique jeune femme pétillante et débordante de vitalité. Cependant, j'avais oublié - c'était volontaire, je le crois bien - un léger détail de la personnalité exubérante de ma très chère Ida : son humour déstabilisant, surtout pour les humains. J'ai dû lui faire promettre de garder sous silence son âge de corps dans le cas contraire je ne l'invitais plus jamais dans aucune réception mondaine.

Ida discutait joyeusement avec quelques hommes, riant aux éclats dès que l'occasion se présentait. Pour ma part, j'explorai la salle des yeux à la recherche de mon maître... visiblement absent. Intrigué, je glissai jusqu'à Fran, occupée à échanger des politesses avec une jolie vampire blonde - l'odeur, voyez-vous - et mon employée Sophie Durocher, qui me jeta un regard particulièrement torve.

Je m'inclinai avec respect devant Fran et lui baisai délicatement la main, la gratifiant ensuite d'un sourire complice, ne me souciant guère du reniflement dédaigneux de Sophie Durocher.

-Je ne vous avais pas encore salué, madame. Avez-vous une idée de l'heure à laquelle daignera se montrer l'artiste? J'ai cru entendre cette semaine qu'il avait eu un certain malaise... cardiaque. Va-t-il mieux?

Cette petite plaisanterie anodine sonnera ma mort.

Souny Durocher dévisageait depuis un long moment une peinture impressionniste. Elle se demandait quelle mouche l'avait piquée, elle, et quelle idée saugrenue l'avait poussée à accepter l'invitation de sa frigide de mère. Sans doute la proposition de cette même frigide de lui payer l'appartement pour le mois, ça c'est sans compter les bijous, la coiffure, la robe et les escarpins de ce soir, qui avait achevé de séduire Souny.

Quoique... se pavaner en jolie robe noire, un châle diaphane sur les épaules, les cheveux peignés et tombant en jolies boucles noires, le visage finement maquillé, la peau arrosée d'un parfum enivrant et coûteux, les pieds emmitouflés dans des chaussures souples et confortables... c'était sympathique. Mais Souny aurait préfère débarquer avec un corset rigide, une jupe bouffante et des bottes de cuir, mais sa mère avait... catégoriquement refusé de se présenter « à une réception aux côtés d'un clown ».

La peinture en face de Souny comportait des teintes sombres et les coups de pinceau semblaient imprécis, hésitants.

-C'est vraiment laid, se dit-elle.

La jeune fille se pencha vers la supposée oeuvre d'art, tentant de déchiffrer la signature de l'artiste. Elle décrypta un R compliqué... et quelques voyelles.

-Ra...chel...Raq... Raqual... Raquel? Raquel? C'est vraiment fif comme nom ça.

Évidemment, la délicatesse de Souny ne lui avait pas conseillé d'abaisser la voix avant d'émettre son commentaire quelque peu désobligeant.

Messages : 78 Date d'inscription : 23/06/2010

J'ai à peine eu le temps de poser ma question sur la jeune fille que Béatrix nous rejoins, enfin se glisse dans notre conversation comme un chat peut passer par une porte entrouverte. Je retiens un rire quand je la voie, arrivant dans mon dos et commence une conversation avec Sophie. D'accord, pourquoi pas mais bon, je fais le piquet ou je m'en vais voir d'autres personnes ?
Tiens, mon cher Nathan a délaissé quelques secondes sa cavalière pour venir me saluer. Il se penche devant moi et me fait un baise-main digne d'un aristocrate, j'en rougirai presque si je ne le connaissais pas comme un frère. Ce que je ne comprend pas, c'est le reniflement de Sophie.

-Je ne vous avais pas encore salué, madame. Avez-vous une idée de l'heure à laquelle daignera se montrer l'artiste? J'ai cru entendre cette semaine qu'il avait eu un certain malaise... cardiaque. Va-t-il mieux?

Je suis la première qui ouvre grand les yeux, étonné. un malaise cardiaque ?! C'était vraiment ça, le truc qui avait envoyé Raquel à l'hopital ? Je suis à deux doigts de rire à gorge déployé.

-Oui, il va très bien, mon cher Nathanial. Il s'est juste retiré dans ses appartements. Je pense qu'il attends tous ses invités avant de faire son apparition.

Et moi, je vais essayer d'en apprendre plus sur cette histoire. Bien que ça puisse être une mauvaise idée, je ne peux pas m'empêcher de m'y intéresser. Mais pas maintenant, autant profiter de la présence de Nathan, ça faisait longtemps.

-Et vous, comment allez-vous depuis le temps ?

C'était à coup sûr inévitable. On ne pouvait pas connaître Raquel et s'attendre à ce qu'il ferme sa réception aux hybrides. Il avait toujours aimé mélanger ainsi les groupes sociaux, les forçant pour quelques heures à effacer leur hargne et à feindre la neutralité. Ida avait beau s'y attendre, elle ne pouvait s'empêcher de plisser le nez sous l'odeur désagréable que produisaient, pour elle et ses semblables, les sous-êtres qu'étaient les hybrides.

Il y a en avait une à quelques pas d'elle. Grossière malgré sa tenue très classe. Ida la regarda de loin pendant un moment, préférant garder une certaine distance entre elle et la chose. Mais la voix haut perchée de la demoiselle attira son attention et son mépris. Mépriser une oeuvre de Raquel ... non mais ... Elle s'approcha.

-Raquel? C'est vraiment fif comme nom ça.

Cette remarque lui écorcha les oreilles et de son ton froid, regardant le tableau plutôt que la jeune femme, la critiqua.

-Connaîtriez-vous l'homme qui porte ce nom, vous ne parleriez pas ainsi. Raquel est un grand homme.

-Connaîtriez-vous l'homme qui porte ce nom, vous ne parleriez pas ainsi. Raquel est un grand homme

La gamine rousse, que Souny n'avait pas remarquée jusqu'alors, se tenait à ses côtés, la dévisageant durement, d'une moue boudeuse, les mains sur les hanches et le pied tapant presque le sol de mécontentement. En fait, c'était plutôt surprenant que Souny Durocher ait ignoré cette présence tant la jeune fille était éblouissante dans sa robe moulante et sa beauté époustouflante semblait illuminée complètement la salle. Pourtant, il y avait quelque chose dans le regard de la rouquine, une lueur étrange, qui mit Souny mal à l'aise. Elle se composa un sourire aimable, mais se raidit... méfiante.

-Non, je n'ai pas eu cette chance. Je suppose qu'avec un nom comme celui-ci, il est difficile d'oublier cet homme.

Et vlan! Dans les dents de Sophie Durocher. Souny pouvoir s'exprimer convenablement, ce dont doutait sa mère... mais elle n'arriverait pas à aligner plus de deux phrases aussi complexes. C'était sans doute le ton de l'inconnue au port de reine ou son vocabulaire riche qui l'avaient risqué à répondre... dans un registre aussi poli. Mais une promesse est une promesse après tout.

-Il est où?

Souny se dressai sur la pointe de ses pieds et observa longuement la salle... à la recherche d'une tête qui conviendrait au nom. Sûrement une tapette à la voix aiguë et aux manies efféminées...

-Sophie Durocher, avocate chez Ne ... Avocate.

Ahhh, visiblement, cette femme a de la rancœur contre cet hurluberlu d'italino. enfin, quand Béatrix dit rancœur, elle devrai plutôt dire que Sophie serait certainement capable de lui arracher. Oui, cette femme semblait trèès rancunière. Béa en aurait presque peur à la place de Nathanial.
D'ailleurs, quand on parle du sale petit mouton noir ... voilà ce grand idiot qui se ramenait, il voulait vraiment l'énerver ou quoi ?! Déjà qu'il lui piquait Ida, maintenant, il voulait se taper l'incruste dans sa conversation. Alors, il commença à faire les yeux doux à Francesca. Qu'il la mange, ou ce qu'il veux, Béatrix la lui laissait, mais Sophie était à moi, rien qu'à moi. Pourtant, elle surpris son regard, dirigé vers Nathan. Avec malice, elle fit celle qui ne savait rien et questionna Sophie pour mesurer à quel point sa haine pouvait être ravageuse :

- Dis-moi, si je ne me trompe pas, vous le connaissez ? demanda-t-elle en pointant discrètement Nathanial.

-Oui, il va très bien, mon cher Nathanial. Il s'est juste retiré dans ses appartements. Je pense qu'il attends tous ses invités avant de faire son apparition. Et vous, comment allez-vous depuis le temps ?

Message subtil m'avertissant de l'état plus ou moins convenable de notre hôte. Je sais bien que mon maître n'est pas féru des soirées mondaines, et que la présence d'une centaine de personnes le rend quelque peu... bougon, voire complètement désagréable si j'ose dire, mais là n'est pas un motif acceptable pour nous laisser tous en plan. Raquel de Brackenheim a une réputation à conserver, tout de même. Il agit bizarrement depuis cette fameuse mésaventure à l'hôpital, sortant de moins en moins souvent... Je fis une moue pensive.

-Bien, mais je suis très occupé. Madame Durocher, ici présente, le conviendra. J'ai acheté une compagnie d'avocats, comme vous le savez, et je dois me familiariser avec le personnel... ainsi qu'avec les anciennes méthodes de travail de... (mes lèvres se crispèrent l'espace d'un fugace moment) certains employés.

Il était inutile de jeter coup d'oeil en direction de ma collègue blonde. Je tendis une main vers Fran, lui repoussant une mèche rebelle qui pendouillait sur son front. Le claquement de langue réprobateur de Durocher me parvint, ce qui me fit sourire.

-Je suis navré de mon absence prolongée au manoir, Fran, je remédierai à cette situation bien assez tôt. Et vous? Comment allez-vous?

Quel besoin avait cet italien de se diriger dans sa direction ? Bon ... Après l'avoir vu s'incliner poliment - mais quel pitre - devant cette jeune femme, elle se doutait que ça n'était peut-être pas que l'ennuyer qu'il venait ici. Encore que ... Elle préférait ne pas se prononcer sur des "intentions louables" venant de lui. Elle apprit - visiblement en même temps que tout le monde - le malaise récent de l'artiste et une inquiétude passa dans son regard. Puis elle passa, et elle se demanda, le dévisageant, comment cela se faisait que Nathan le savait et pas elle. Elle s'arrêta là dans sa haine intérieure car la femme blonde lui posa une nouvelle question... qui lui rappela une très lourde humiliation. Puis, allant pour répondre, Nathan lui cloua le bec en le faisant à sa place. Elle se renfrogna encore plus, claquant de la langue pour signifier son agacement. Elle leva les yeux au ciel et prononça une prière silencieuse pour que la foudre s'abatte sur cet homme de peu de principes.

Puis il dit encore quelque chose qui la surprit. Passer au manoir ? Il connaissait donc personnellement l'artiste exposant. Sa bouche s'ouvrit, la laissant muette. Encore quelque chose d'inexplicable chez lui; il était partout ! Décidément, il ferait n'importe quoi pour avoir l'attention sur lui. Acheter un cabinet prestigieux ne suffisait pas: il fallait en plus qu'il traîne autour des personnalités reconnues.

-Vous m'excuserez un moment je dois ... m'aérer un peu.

Elle les planta tous les trois dans le hall et préféra s'éloigner, regardant avec envie le buffet qui présentait des vins probablement hors de prix, puis elle détourna le regard et décida qu'elle ne ficherait pas en l'air près de vingt ans sans boire.

La jeune femme répondit à Ida sur un ton qui la laissa toute aussi froide qu'au départ. Elle préférait, et de loin, les gens non instruits qui s'assumaient que les gens non-instruits qui essayaient, par un ton faussement noble et des tournures de phrase pré construites de paraître plus fins qu'ils ne l'étaient en réalité. Quelque chose, un souvenir, vint buter à son esprit. Elle même n'était pas noble de naissance et pendant longtemps ... Elle chassa cette pensée d'un petit geste sec de la tête qui fit frémir ses boucles rousses.

L'hybride se dressait sur la pointe de ses pieds pour essayer de trouver Raquel. Ida leva les yeux au plafond. Elle le sentait. À l'étage. Son odeur alléchante et venimeuse lui piquait le nez.

-Il n'a pas encore daigné pointer le bout de son nez. Vous savez - évidemment elle ne devait pas savoir, ne devant pas être le genre de femme à fréquenter les galeries d'art - que les artistes sont toujours très humbles vis-à-vis de leur travail.

Elle ramena le regard vers la jeune femme avec un grand sourire.

-Mais je ne doute pas qu'il finira par faire une apparition, si brève soit-elle.

-Il n'a pas encore daigné pointer le bout de son nez. Vous savez que les artistes sont toujours très humbles vis-à-vis de leur travail. Mais je ne doute pas qu'il finira par faire une apparition, si brève soit-elle.

Souny scrute la jeune fille avec une certaine intensité. Puis, un sourire moqueur étire ses lèvres pulpeuses et un gloussement particulièrement déplaisant, faisant tiquer son interlocutrice, s'échappe de sa bouche.

-Si je sais? Non, j'sais pas.

Au diable les bonnes manières, Souny n'avait pas l'intention de jouer la fausse fille de riche pendant toute la soirée. D'ailleurs, quand on l'interceptait et lui demandait qui elle pouvait être, elle répondait par une réponse différente d'une fois à l'autre. Jusqu'à maintenant, elle avait été amante, fille d'une vieille peau (plus vieille que sa mère), cousine d'un tel, fiancée d'une telle, escorte d'un tel.

-Les seuls artistes que j'ai connus étaient tous des musiciens imbus de leur personne et se pavanaient la queue bien droite, en quête d'un trou à boucher.

Souny hausse les épaules. Depuis que cette rouquine aristocrate lui avait parlé de ce... grand humble fif... il lui tardait de découvrir son identité.

Ida vit avec surprise la jeune femme changer de ton du tout au tout. Surprise ... c'était un bien grand mot. Chassez le naturel et il revient au galop, disait-on. Elle se contenta d'observer ce changement avec un petit haussement d'épaules. Elle ne savait pas. Eh bien ... étonnant ...

-Les seuls artistes que j'ai connus étaient tous des musiciens imbus de leur personne et se pavanaient la queue bien droite, en quête d'un trou à boucher.

Le sourcil d'Ida se fronça avec un dédain évident. Sa lèvre se retroussa légèrement, juste assez pour montrer son dédain sans montrer les crocs. Juste assez pour se retenir de l'ouvrir plus grand et de crier des insanités à cette jeune femme tout à fait déplacée. Mais d'une certaine façon elle était amusée; on ne lui parlait jamais ainsi, même les rares personnes qui la raillaient régulièrement ne l'osaient pas. Elle leva les yeux au ciel. Amusée ou pas, cette hybride empestait.

-Édifiant ... marmonna-t-elle entre ses dents avant de faire quelques pas de côté pour admirer une autre œuvre.

-N'est-ce pas?

Souny observa un moment l'inconnue s'éloigner. La belle était tout à fait croquer, Souny se l'avoua malgré elle et refoula un relent de jalousie qui menaçait de poindre à l'horizon. Se détournant, la jeune hybride poursuivit la visite, troquant par moments une coupe vide pour une coupe pleine de champagne délicieux. Ses doigts, d'une main, tâtonnèrent sa chevelure coiffée, remarquablement lisse. Le coiffeur de sa mère avait passé l'après-midi à lui démêler la tignasse, alors que la propriétaire de cette impressionnante tignasse bougonnait sur son siège. Ses cheveux tombaient généreusement en boucles jusqu'à ses fesses, alors qu'habituellement ils étaient hirsutes, bouffants et fous.

Souny s'immobilisa devant une sculpture captivante. C'était un homme maigre, en haillons, dont le corps était tordu sous l'effet d'une incroyable douleur. La jeune femme demeura hypnotisée par cette représentation et se demanda une fois de plus qui était l'homme à qui appartenait toute cette collection. Derrière la statue, quelque cho capta l'attention de Souny. C'était un mur de pierre somme toute normal... à la différence qu'une brèche avait été pratiquée et l'on pouvait discerner, à travers les lèvres de l'ouverture, un visage de pierre.

Souny recula et, toute pâle, s'éloigna rapidement, bouscula quelques personnes avant d'éclabousser la tenue d'une certaine personne.

Nathanial .....

A peine il arrive que la grande blonde avocate se mit à hérisser son pelage, comme un chat qui voulait protéger son territoire. Et chacune des paroles de ce candide ingénu figeait, crispait Sophie. Mais qu'il se taise et que Béatrix puisse passer une pseudo bonne soirée. Mais non, il en rajouta, encore, encore et Sophie s'en alla. Espèce d'imbécile de crétin de ... Béa n'arrivait pas à trouver une insulte qui ne franchirait pas ses lèvres, et faire un scandale dans une expo de Raquel n'était pas prévu au programme.

Très bien, tu as gagner une manche, pensa la jeune fille, mais pas la guerre, je me vengerais.

Et Béatrix les laissa tout les deux à son tour pour essayer de retrouver sa petite roussette de sœur dans la foule. Une gamine vampire en corset rouge, normalement, ça ne passe pas si inaperçu. Alors, tiens, la voilà, avec une jeune fille, aux cheveux noirs en train de parler visiblement d'un tableau. Cependant, qu'est ce que c'est que cette odeur ... Hybride !
Tandis qu'elle arrivait, la gamine s'en allait. Béatrix en profita, pour aller retrouver sa soeur

-La prochaine fois que tu va à une exposition avec Nathanial, je resterai aux catacombes ... ou j'irai avec Edward.

Bien sûr, ce n'est pas vraiment un argument de poids mais pour Béatrix, ce ne serait pas une mince affaire. Edward croit être un tombeur est du coup c'est très compliqué avec lui, d'une certaine manière ..

-Car mine de reste, je n'ai personne à qui parler.

Messages : 78 Date d'inscription : 23/06/2010

(HRP : Bon je met de la couleur sinon je ne m'y retrouve plus, je sais j'en ai pas mis au début mais à partir de maintenant, j'en met)

-Bien, mais je suis très occupé. Madame Durocher, ici présente, le conviendra. J'ai acheté une compagnie d'avocats, comme vous le savez, et je dois me familiariser avec le personnel... ainsi qu'avec les anciennes méthodes de travail de certains employés.

-Vous avez beaucoup travaillé pour en arriver là, mais je dois vous avouer que je commençai à me sentir seule au manoir. Encore heureux que Alessandro n'est jamais très loin mais pour ce jour, avec tout ce monde, il a décidé de se balader.

-Je suis navré de mon absence prolongée au manoir, Fran, je remédierai à cette situation bien assez tôt. Et vous? Comment allez-vous?

Dès qu'il a dit cette phrase, Sophie partit, visiblement rageuse. Nathan ... tu aurais put faire un effort, c'est une fête pour tous.

-Vous m'en verrez ravie et pour vous répondre, je vais bien.

Et Béatrix la suit presque aussitôt, en dévisageant Nathan d'un mauvais regard. Décidément, il est vraiment pas croyable. Et puis zut, j'en ai marre de le vouvoyiez. c'est mon frère après tout.

-Franchement, t'avais besoin de les provoquer ainsi ? Aurais-tu quelques choses à me dire en privé pour les avoir fait partir ainsi ?

-La prochaine fois que tu va à une exposition avec Nathanial, je resterai aux catacombes ... ou j'irai avec Edward. Car mine de rien, je n'ai personne à qui parler.

Ida eut un sourire gracieux pour son ami, s'approcha d'elle et lui prit les mains avec tendresse. Elle avait ce petit regard de grande soeur - ou de petite soeur, on ne savait jamais - qui a la réponse à tout, qui croit que tout ira toujours bien et qu'il ne faut s'en faire avec rien.

-Voyons ma chérie ... dans les faits je suis avec Nathanial, mais le voilà à pérorer avec cette ... Fran, comme il l'appelle.

Elle fit la grimace.

-Les italiens font de mauvais cavaliers, car ils ne centrent jamais leur regard que sur une seule femme. Le seul avantage, c'est que puisqu'ils sont si charmants, toutes les autres femmes vous jalousent.

Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser au coin des lèvres de sa soeur. Elle gloussa, puis lui prit le bras comme un amoureux.

-On peut très bien se débrouiller sans cavalier !

Sophie avait finalement jeté son dévolu sur de ravissants petits canapés. Ravissants et excellents. Elle en prit une petite assiette pleine avant de se diriger vers une salle connexe. Elle remarqua, au loin, la silhouette de sa fille. Elle jeta un oeil à quelques sculptures, puis son regard revint encore une fois sur Souny qui n'avait pas bronché. Immobile ? Souny ? Elle regarda autour d'elle. Les journalistes semblaient être occupés ailleurs. Elle s'approcha, déchiffra le regard effrayé de sa fille.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

Mais à peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle comprit, en un regard à la sculpture. Comme un mur de pierre, et une brèche, un visage. Un visage terriblement semblable à celui de la jeune femme. Sophie eut elle aussi un hoquet de stupeur, posa sa main sur le bras de sa fille. c'était une oeuvre terriblement sombre, morbide. Le visage enfermé dans la pierre représentait l'horreur pure.

-Tu ... tu as déjà rencontré l'artiste ?

Il ne pouvait pas y avoir d'autre explication ... le visage était identique. Et avec l'expression d'horreur de Souny à l'instant même, l'illusion était encore plus parfaite.

» petits cadeaux pour tous